Sur les écrans, je me respecte

Descriptif

Identité et réputation numérique, sphère privée et publique, droit à l'image, indélébilité d'Internet :

comment maîtriser son image sur Internet ? Que peut-on dire et montrer ?

Cycle

Cycle 2, 5-6 année

Discipline(s) d'enseignement

  • Education numérique

Référence(s) au PER

Progressions des apprentissages PER EdNum

  • - MÉDIAS -
  • MÉDIAS ET SOCIÉTÉ
  • SPÉCIFICITÉS DES SUPPORTS ET ANALYSE
  • Identification des intentions et du contexte d'un message médiatique
  • Sensibilisation aux fonctions des médias (information, éducation, formation de l'opinion, divertissement, communication, …)
  • - USAGES -
  • USAGES ET SOCIÉTÉ
  • Application des règles de sécurité sur ses identifiants, ses mots de passe et ses données personnelles et respect de ceux de ses pairs
  • Découverte de la notion d'identité et d'empreinte numériques
  • Présentation des notions liées au droit d'auteur et à l'image

Références au(x) moyen(s) d'enseignement

Séquence tirée de La Semaine des Médias 2016

image image

Déroulement

Cette séquence basée sur la vidéo réalisée lors de la Semaine des Médias 2016 alterne des moments d'information, d'échange et de recherche. Elle convient plutôt aux élèves en deuxième partie de 6H.

Cette vidéo interactive (contenu détaillé dans le déroulement) intègre les questionnements, les pistes d'activités, les explications, ...

Activité préparatoire

Demander aux élèves d'apporter une·des photo·s d'eux lorsqu'elles·ils étaient petit·e·s. Ces photos serviront à la fin de l'étape 3.

Organisation Déroulement / Etapes Moyens
C

1. Image numérique

Les 3 questions suivantes peuvent guider les échanges autour de cette première thématique.

Est-ce une bonne idée de diffuser des photos de soi sur Internet ? (Informations pour l'enseignant·e) Ces photos doivent être « publiquement acceptables »

« Publiquement acceptable » : ça signifie quoi ? On doit se montrer sur ses photos de la même manière que dans la rue. Dans la rue, on a une attitude spécifique, un code vestimentaire réfléchi.

Peut-on diffuser des images de soi si on les limite à un cercle d'amis ou de famille défini ? Internet n'a pas forcément de limites dans la diffusion de ces images, même lorsqu'on croit les restreindre à certaines personnes (via les paramètres de sécurité). On ne maîtrise jamais totalement une image diffusée sur Internet. Malgré nous, des centaines, des milliers peut-être même des millions de personnes pourront la voir, la commenter, la partager.

 

Vidéo interactive

00'00 à 02'34

C

2. Réseaux sociaux

Les 3 questions suivantes peuvent guider les échanges autour de cette deuxième thématique.

Qu'est-ce qu'un réseau social ? Un « réseau social » ou « média social » définit un réseau d'individus ou d'organisations qui peuvent interagir socialement entre eux. Ces réseaux permettent la création et l'échange de contenu généré par les utilisateurs. Ils fonctionnent sur la constitution d'un groupe d'« amis » (ou de connaissances), de partenaires commerciaux, de personnes partageant les mêmes centres d'intérêt, etc. Les médias sociaux sont utilisés à des fins multiples : partager des images, des informations, de la musique, de la vidéo, inviter d'autres utilisateurs à participer à un événement, échanger des opinions, etc.

Comment fonctionne un réseau social ? Avant de posséder un « profil » sur un réseau social, il faut s'inscrire, généralement gratuitement. Il s'agit ensuite de se constituer un cercle d'utilisateurs, que l'on connaît généralement (mais beaucoup d'utilisateurs élargissent leur cercle de connaissances aux amis des amis... des amis, etc.). On peut par exemple y poster une image, qui peut être commentée, et qui est ensuite diffusée, selon les paramètres de sécurité définis, à un cercle de personnes (restreint ou large). Les autres utilisateurs du cercle choisi peuvent alors commenter à leur tour la photo (ou la musique, la vidéo, l'information, etc.) mais aussi la partager sur leur propre profil. C'est là que le contenu que nous avons publié nous échappe, puisque les amis de nos amis pourront à leur tour voir et commenter la photo, puis la repartager sur leur profil et la rendre visible à leurs amis, qui pourront eux aussi la re-re-partager, etc. Il est donc impossible de s'assurer que cette image restera dans notre cercle défini de connaissances, puisque le principe même du réseau social réside dans le partage du contenu.

Quel est l'âge minimal requis pour s'inscrire sur la plupart des réseaux sociaux ? Pourquoi ? 13 ans. Cette restriction, d'abord adoptée par le géant américain Facebook et reprise par la majorité des médias sociaux, découle d'une loi en vigueur aux États-Unis qui interdit d'enregistrer des informations personnelles sur les mineurs de 13 ans sans le consentement de leurs parents ou d'un tuteur légal. Cette limite d'âge s'applique également à la plupart de fournisseurs de comptes e-mails.

 

Informations sur les réseaux sociaux pour l'enseignant·e

Vidéo interactive

02'34 à 3'41

C

3. Sphère publique et sphère privée

Les questions suivantes peuvent guider les échanges autour de cette deuxième thématique.

La sphère privée, c'est quoi ? La sphère privée vient du latin « privatus » : séparé de, dépourvu de. On peut l'assimiler à l'anonymat et à la volonté de rester en-dehors de la vie publique (ce qui ne doit pas se savoir de personnes que l'on ne connaît pas). Si des lois protègent la vie privée dans la plupart des pays, elle reste une notion floue qui diffère selon les groupes, les cultures, les traditions. Juridiquement, ce n'est que depuis 1999 que le respect de la sphère privée est inscrit dans notre Constitution suisse (article 13), comme une extension des droits individuels. Cet article s'inspire de l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme.

Et la sphère publique, c'est quoi ? En opposition à la sphère privée, ou intime, la sphère publique concerne les informations accessibles à tout un chacun, y compris les personnes que l'on ne connaît pas.

Pourquoi est-il impossible d'avoir une vie privée sur Internet ? Stéphane Koch : Sur Internet, il n'y a aucune garantie sur les protections qu'on peut appliquer à ce que l'on diffuse. Pour chaque image que je vais poster, je dois me demander si elle est « publiquement acceptable ». Je dois pouvoir l'assumer publiquement. Je dois accepter que cette image soit vue par des personnes qui n'étaient pas supposées la voir.

En règle générale, il s'agit, pour chacune de ces affirmations, de se poser la question générique : « Tout le monde sait-il – ou pourrait-il facilement savoir - que... ? »

L'expert affirme que toute photo publiée sur Internet doit pouvoir être « assumée publiquement » : comment peut-on imager cette notion ? C'est un peu comme si l'image postée sur Internet était affichée en pleine rue. Les élèves qui postent leurs images sur Internet accepteraient-ils que tout le monde les voie, comme sur une affiche au format mondial au centre de Lausanne, Genève, Neuchâtel, etc. ? Un sondage mené par le réseau social Habbo et l'éditeur Norton a conclu qu'un quart des 13-18 ans auront honte dans 10 ans de ce qu'ils publient aujourd'hui sur Internet (2011 : 61'000 adolescents interrogés dans 33 pays).

 

Activité

Si tu acceptes, présente à tes camarades les photos de toi lorsque tu étais petit·e.

Accepterais-tu de les afficher en grand dans la rue ?
 

Vidéo interactive

03'41 à 05'34

Photos des élèves lorqu'elles·ils étaient petit·e·s

C

4. Indélébilité d'internet

Pourquoi l'expert assure-t-il qu'une photo postée sur Internet peut y rester pour toujours ?
Même si la personne qui l'a postée la supprime, cela ne signifie pas qu'elle n'existe plus sur Internet. Elle a peut-être été copiée par d'autres utilisateurs sur d'autres profils ou sur d'autres plateformes, enregistrée sur des dizaines, des centaines d'autres ordinateurs, commentée par de tierces personnes qui décident de la teneur des propos, même s'ils ne sont pas vrais ou pas en relation avec l'image. Rien ne nous informe de l'utilisation que les autres internautes font d'une image qui nous appartient. On ne peut pas garantir qu'on peut retirer une image parce qu'on ne sait jamais jusqu'où sa diffusion peut aller une fois sa publication effectuée sur Internet.

 

Vidéo interactive

05'35 à 06'41

C

5. Exemple d'application en classe

Cette séquence est plutôt destinée à l'enseignant·e en vue d'une éventuelle discussion sur l'utilisation des réseaux sociaux par les élèves. Cet échange, selon le contexte de la classe, a pu avoir lieu à l'étape n°2. 

 

Vidéo interactive

06'43 à 12'00

C

6. Institutionnalisation

Le recommandations pour le citoyen numérique sont à mettre en relation avec les principes 6, 12 et 14 de la Ch@rte Internet.

Vidéo interactive

12'53 à 13'36

Ch@rte Internet

Organisation : C = toute la classe G = groupe E = travail individuel DC = demi-classe L = libre HC = hors-classe